Following Kanbur and Mukherjee (Bull Econ Res 59(4):339–359 2007), a solution to the “missing poor” problem (i.e., selection bias in poverty measures due to income-differentiated mortality) consists in computing hypothetical poverty rates while assigning a fictitious income to the prematurely dead. However, in a dynamic general equilibrium economy, doing “as if” the prematurely dead were still alive is likely to affect wages, output and capital accumulation, with an uncertain effect on poverty. We develop a three-period OLG model with income-differentiated mortality and compare actual poverty rates with hypothetical poverty rates that would have prevailed if everyone faced the survival conditions of the top income class. Including the prematurely dead has an ambiguous impact on poverty, since it affects income distribution through capital dilution, composition effects, and horizon effects. Our results are illustrated by quantifying the impact of income-differentiated mortality on poverty measures for France (1820–2010).

L’objet de cet article est d’analyser de manière expérimentale les liens supposés entre les préférences sociales des individus et la manière dont ils conçoivent la propriété intellectuelle, en opposant en particulier les approches utilitaristes et déontologiques. Pour ce faire, nous avons mis en place un protocole expérimental original à l’interface de deux courants de littérature : l’un, bien établi, traitant des préférences sociales ; l’autre, naissant, tentant de capter les différentes justifications de l’existence de la propriété intellectuelle. Notre expérience aboutit à deux enseignements majeurs : 1) les sujets utilitaristes semblent changer de conception de la justice sociale dès lors que la question de la propriété intellectuelle est posée ; 2) les sujets rawlsiens sont en parfaite cohérence avec l’approche déontologique de la propriété intellectuelle, donnant la priorité aux droits des auteurs et des inventeurs, tout en minimisant les inégalités pouvant en résulter en optant, par exemple, en faveur d’une durée courte de propriété intellectuelle.

L’État-providence n’a jamais été autant décrié qu’aujourd’hui, alors qu’il n’a sans doute jamais été aussi nécessaire. Les critiques qu’il doit essuyer viennent de ceux qui veulent en réduire la voilure comme de ceux qui le trouvent incapable de remplir ses principales missions. Les multiples fractures sociales qui ont conduit une partie de la population à douter des politiques censées la secourir pour finir par basculer dans le vote populiste redonnent toute sa justification à un État-providence plus performant et soucieux de combler le fossé séparant une partie de la population socialement intégrée de celle qui compte les exclus. C’est dans cette perspective que se place cet ouvrage. Il présente d’abord un portrait social des pays européens en mettant l’accent sur la France. Il analyse la performance de leurs États-providence face à des obstacles qui ont pour noms « globalisation » et « individualisme ». Il aborde ensuite les principaux domaines où il peut et doit avoir une action : la santé, l’emploi, la retraite et la famille. Il conclut en proposant un certain nombre de recommandations concrètes.