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La plupart des informations présentées ci-dessous ont été récupérées via RePEc avec l'aimable autorisation de Christian Zimmermann
Le système de santé français aujourd'hui : enjeux et défisBookThomas Barnay, Anne-Laure Samson et Bruno Ventelou (Eds.), 2021-07, 370 pages, EP Eska Publishing, 2021

Il est courant d’entendre s’exprimer un sentiment de rejet face à l’intervention des économistes dans le système de santé. D’aucuns diront notamment que le secteur de la santé est un « secteur à part », qui n’est pas susceptible de régulation économique. Pendant la crise de la COVID-19, cette idée s’est traduite par l’opposition stérile entre la lutte contre l’épidémie et la défense de l’activité économique, présentées comme deux objectifs nécessairement rivaux. Le premier serait l’apanage des seuls médecins, désireux de réduire la mortalité par COVID-19, tout en préservant les capacités hospitalières, et de facto ardents défenseurs du confinement. Le second apparaitrait comme l’étendard des économistes qui ne verraient dans la sauvegarde du PIB que l’unique objectif d’une société développée et épanouie…
Pourtant la crise de la COVID-19 a souligné, parfois avec cruauté, certaines insuffisances du système de santé français. Elle a jeté la lumière sur l’absence de stratégie globale de gestion du risque sanitaire et la difficulté de prendre des décisions adaptées à un niveau infranational. Elle a enfin exacerbé la rigidité d’un système de soins centralisé, spécialiste de la prise en charge de malades chroniques à l’hôpital public.
Mais elle a aussi été porteur d’espoir en révélant une véritable capacité d’adaptation des professionnels de santé à l’hôpital et en ville et des industriels pharmaceutiques, accélérant les processus d’innovation thérapeutique et technologique, de coordination des acteurs et de production de vaccins à une échelle internationale.
Pour faire face à cette crise, dans les premiers mois de la crise sanitaire, une logique médicale à court terme s’est imposée, reléguant au second plan toute autre forme de critère de jugement. L’objectif unique affiché est d’une déconcertante simplicité : réduire la mortalité par COVID-19, « quoi qu’il en coûte ». L’objectif de santé n’aurait donc plus de limite, exonérant ainsi l’individu ou la société de tout arbitrage personnel ou collectif, au motif, tantôt d’une supposée gratuité, tantôt de l’absolue priorité. La pertinence même de l’apport des sciences humaines et sociales, en particulier de l’économie, serait alors réduite à peau de chagrin…
Au moment où se polarisent ces convictions et se figent ces croyances, il semble, aujourd’hui plus que jamais, nécessaire qu’un ouvrage en économie de la santé puisse éclairer les débats qui traversent le système de santé afin de promouvoir le recours plus systématique à l’évaluation médico-économique comme outil de régulation « fine » des dépenses de santé.
De nombreux défis sont à relever parmi lesquels : le financement et la régulation des dépenses de santé, l’accès aux soins primaires sur tout le territoire, le manque de coordination entre médecine de ville et hôpital, d’une part, et entre soins et médico-social, d’autre part ; le déficit de prévention et l’invisibilité de la santé publique ; les inégalités sociales de santé et d’accès aux soins ou encore la surconsommation de tabac et d’alcool. Ces défis interrogent chacun des acteurs du système de santé (patients, offreurs de soins, industriels…).
A l’occasion de ses 30 ans, le Collège des Economistes de la santé, la société savante française d’économie de la santé, propose un ouvrage collectif réunissant 30 contributeurs et ambitionne d’analyser et de disséquer les principaux défis auxquels le système de santé fait face à travers 15 chapitres. De façon dépassionnée, et sur la base d’une littérature académique nationale et internationale particulièrement étoffée, il tente également de proposer des pistes de recommandations pour améliorer le système.

À la reconquête du travail durable L’économie sociale et solidaire en pionnièreBookArnaud Lacan, 2021-06, 160 pages, Les petits matins, 2021

Face à la crise de nos systèmes traditionnels et à la précarisation du marché du travail, il devient nécessaire de favoriser des modèles de travail plus durables. L’économie sociale et solidaire (ESS) a toujours été pionnière en la matière. Groupements d’employeurs, coopératives d’activités et d’emplois, Scop et Scic, Territoires zéro chômeur de longue durée, tiers-lieux… L’ESS expérimente, innove, invente des modèles de travail et d’emploi plus protecteurs pour les travailleurs, plus ancrés dans les territoires, plus respectueux de l’humain. À ce titre, elle peut impulser une dynamique de changement inspirante pour l’ensemble de la société.
Comment ces initiatives positives d’ESS peuvent-elles essaimer pour permettre le développement d’un grand nombre d’emplois de qualité dans ou hors salariat : des emplois à la fois porteurs de sens, sécurisés et inscrits dans un collectif de travail, à rebours de la tendance actuelle à l’ubérisation ? Et comment imaginer un modèle de management qui favorise cette organisation épanouissante, loin des systèmes fondés sur la surveillance des salariés et la verticalité ? L’auteur avance des pistes à la fois souhaitables et réalistes, en faveur d’une meilleure cohésion de la société, d’une solidarité accrue et du renforcement des liens sociaux.

Crises épidémiques et mondialisation Des liaisons dangereuses ?BookGilles Dufrénot et Anne Levasseur-Franceschi, Oj.Economie, 2021-06, 288 pages, Odile Jacob, 2021

La mondialisation est-elle responsable des pandémies ? En ce cas, faut-il en défaire les fils tissés depuis plusieurs siècles ?
Depuis toujours, les routes commerciales ont coïncidé avec l’apparition, la disparition et la réémergence des nouveaux virus. Ce livre explique pourquoi les évolutions de la mondialisation ont renforcé ces liens : la déforestation, l’agriculture intensive, la perturbation des cycles géologiques et géophysiques, le réchauffement climatique, ainsi que les atteintes à la biodiversité, animale et végétale, ont accru les risques sanitaires.
Ce livre propose de repenser la mondialisation en inventant des mécanismes de résilience face aux crises épidémiques. Loin des solutions simplistes, ses auteurs lèvent le voile sur la complexité des enjeux que soulève l’articulation des objectifs sanitaires avec les règles du commerce international. Avec une conviction : pour faire face aux risques épidémiques du XXIe siècle, il sera nécessaire de privilégier une approche associant mondialisation, environnement et santé.

Revue de philosophie économique / Review of Economic PhilosophyBookVaria, Gilles Campagnolo et Emmanuel Picavet (Eds.), 2021-04, Volume 21(2), 236 pages, Vrin, 2021
Journal of Mathematical Economics. Special issues on "The economics of epidemics and emerging diseases"BookRaouf Boucekkine, Shankha Chakraborty et Aditya Goenka (Eds.), 2021-03, Volume 93, 2021
Revue de philosophie économique / Review of Economic Philosophy : Normes et normativité en économieBookn° thématique, Gilles Campagnolo et Emmanuel Picavet (Eds.), 2021-02, Volume 21(1), 188 pages, Vrin, 2021

Normes et normativité en économie

Recent Econometric Techniques for Macroeconomic and Financial DataBookDynamic Modeling and Econometrics in Economics and Finance, Gilles Dufrénot et Takashi Matsuki (Eds.), 2021-01, Volume 27, 387 pages, Springer International Publishing, 2021

The book provides a comprehensive overview of the latest econometric methods for studying the dynamics of macroeconomic and financial time series. It examines alternative methodological approaches and concepts, including quantile spectra and co-spectra, and explores topics such as non-linear and non-stationary behavior, stochastic volatility models, and the econometrics of commodity markets and globalization. Furthermore, it demonstrates the application of recent techniques in various fields: in the frequency domain, in the analysis of persistent dynamics, in the estimation of state space models and new classes of volatility models.
The book is divided into two parts: The first part applies econometrics to the field of macroeconomics, discussing trend/cycle decomposition, growth analysis, monetary policy and international trade. The second part applies econometrics to a wide range of topics in financial economics, including price dynamics in equity, commodity and foreign exchange markets and portfolio analysis. The book is essential reading for scholars, students, and practitioners in government and financial institutions interested in applying recent econometric time series methods to financial and economic data.

Les communs. Des jardins partagés à wikipédiaBookJean-Benoît Zimmermann, 1000 Raisons, 2020-11, 220 pages, Libre & Solidaire, 2020

Les communs, dont les racines historiques sont lointaines, ont toujours prouvé, au fil du temps, leur efficacité comme mode d'action collective et solidaire et sont aujourd'hui une réalité incontournable de ce début du XXIe siècle. Ils manifestent la volonté d'un nombre croissant de citoyens de reprendre la main sur leur destin, à l'heure où les grands centres de décision s'éloignent de leur vie quotidienne dans les contingences de la mondialisation économique et financière.
Un commun, c'est un mode d'action collective autour d'une ressource partagée, pour la gérer efficacement au bénéfice de chacun et la préserver contre la dégradation ou une appropriation abusive. On trouve des communs dans une très grande variété de domaines : ressources naturelles et foncières, cognitives, sociales, urbaines... Des jardins partagés à Wikipedia, des AMAP aux monnaies locales, les initiatives collaboratives se multiplient. Les communs ne sont pas, comme certains de leurs détracteurs les qualifient, une naïve utopie débouchant sur une indescriptible pagaille dans laquelle chacun n'agirait qu'en fonction de son intérêt propre. Un commun, c'est aussi une gouvernance s'appuyant sur une structure et un système de règles, produites collectivement et acceptées par tous avec, pour chacun, des rôles différenciés en termes de droits et de responsabilités.
Cet ouvrage a été rédigé avant la pandémie de la Covid-19. Or, par-delà le repli sur soi et la peur de l'autre, la crise sanitaire a aussi donné lieu à de magnifiques initiatives de solidarité et d'action collective. Elle a rappelé à quel point la problématique des communs, qui ouvre une troisième voie, hors de la dualité État/marché, est plus que jamais d'actualité. Ce livre propose une analyse des fondements du phénomène et de la variété de ses manifestations. Il interroge sur la question de savoir dans quelle mesure les communs peuvent constituer un moteur de transformation profonde de nos sociétés.

Repenser le management : pour une régulation collégiale des communautés de travailBookFrançois Silva et Arnaud Lacan, Management & prospective, 2020-09, 144 pages, EMS Management & Société, 2020

Le monde du travail comme toute la société est en train de vivre des mutations majeures correspondant à un changement de paradigme que nous qualifions de postmoderne. Ce livre analyse la façon dont les relations professionnelles se transforment. Les grilles de lecture actuelles tout comme les modes opératoires ne permettent pas d’appréhender les nouveaux questionnements. Les auteurs proposent une nouvelle grammaire tout autant conceptuelle que pratique pour faire émerger un management différent fondé sur la régulation collégiale.

La diffusion de la Covid-19. Que peuvent les modèles ?BookJuliette Rouchier et Victorien Barbet, 2020-09, 150 pages, Editions Matériologiques, 2020

Face à l’irruption de la Covid-19, ont surgi des demandes urgentes de prédire, d’expliquer et de faire comprendre sa diffusion aussi bien géographique que sociale, notamment lorsqu’il s’agissait de soutenir telle ou telle décision politique ou de santé publique (distanciations, confinement, etc.). Plusieurs modèles computationnels – en particulier à agents – ont été bien vite mis en avant. Mais dans quelle mesure sont-ils réellement à même de remplir de telles fonctions, en particulier dans un contexte aussi contraint et variable ? Ce livre propose un ensemble d’analyses précieuses et salutaires pour qui voudra former son jugement à ce sujet. Il s’appuie sur des exemples et des analyses de plusieurs modèles de diffusion de la Covid-19, dont certains ont été utilisés par les pouvoirs publics. Il propose aussi des modèles alternatifs, dont certains inédits. Il s’adresse à un large lectorat. Les analyses techniques y sont effectuées avec beaucoup de pédagogie, sans sacrifier à la précision. Elles peuvent donc intéresser les concepteurs et utilisateurs de modèles, les étudiants, les élus, les associations concernées et tout citoyen soucieux de comprendre ces outils omniprésents. Au-delà du cas de la Covid-19, on y trouve une mise en perspective et une discussion plus générale concernant l’usage des modèles formels en sciences sociales, en particulier dans le cadre de l’aide à la décision publique. Analysant le contexte de la crise que l’on traverse, les auteurs évitent de donner un point de vue personnel, mais au contraire tentent d’aider chacun à avancer dans sa propre réflexion, en mettant en avant les questionnements qui peuvent s’adosser aux modèles présentés.

L’ouvrage comprend deux parties : l’une qui propose une analyse critique de modèles existants, l’autre prenant la forme de trois propositions de modèles qui permettent de percevoir la richesse et la multiplicité des modèles agents de diffusion de maladie – à la fois dans leur conception et leur manipulation. Un glossaire et un intermède sur les « apports des modèles agents en général et pour la Covid-19 en particulier » replacent ces réflexions dans le cadre plus large de la simulation agents appliquée aux sciences sociales.