Publications

La plupart des informations présentées ci-dessous ont été récupérées via RePEc avec l'aimable autorisation de Christian Zimmermann
On Zipf’s law and the bias of Zipf regressionsJournal articleChristian Schluter, Empirical Economics, Volume 61, Issue 2, pp. 529-548, 2021

City size distributions are not strictly Pareto, but upper tails are rather Pareto like (i.e. tails are regularly varying). We examine the properties of the tail exponent estimator obtained from ordinary least squares (OLS) rank size regressions (Zipf regressions for short), the most popular empirical strategy among urban economists. The estimator is then biased towards Zipf’s law in the leading class of distributions. The Pareto quantile–quantile plot is shown to offer a simple diagnostic device to detect such distortions and should be used in conjunction with the regression residuals to select the anchor point of the OLS regression in a data-dependent manner. Applying these updated methods to some well-known data sets for the largest cities, Zipf’s law is now rejected in several cases.

Évaluation monétaire des effets sanitaires des canicules en France métropolitaine entre 2015 et 2020Journal articleLucie Adélaïde, Olivier Chanel et Mathilde Pascal, Bulletin épidémiologique hebdomadaire, Issue 12, pp. 215-223, 2021

Bien que les canicules soient les événements climatiques extrêmes les plus importants en termes de mortalité, leurs impacts sont rarement considérés sous un angle économique. Cette méconnaissance, couplée à une perception du risque qui demeure faible, s’avère un frein à l’action en matière d’adaptation. Nous proposons une évaluation monétaire des impacts sanitaires des canicules en France métropolitaine entre 2015 et 2020.

Méthode –
Les indicateurs sanitaires suivis dans le cadre du Plan national canicule ont été utilisés pour appréhender les coûts des passages aux urgences et consultations SOS Médecins pour une sélection de causes liées à la chaleur. La mortalité en excès et la perte d’espérance de vie ont également été valorisées économiquement, ainsi que la perte de bien-être due aux restrictions d’activité. Une approche fondée sur le coût total de la maladie (coût direct, indirects et intangibles) et le consentement à payer a été utilisée.

Résultats –
Entre 2015 et 2020, les impacts sanitaires étudiés représentent au total, selon la méthode choisie, autour de 22 ou de 37 milliards €. La mortalité en excès est majoritaire (16 milliards € lorsqu’exprimée en années de vie perdues, ou 30 milliards € lorsqu’exprimée à partir des décès en excès) et la restriction d’activité est évaluée à environ 6 milliards €.

Conclusions –
Cette étude permet de mieux objectiver l’impact économique de ces événements climatiques extrêmes. Dans un contexte où les évolutions climatiques annoncent un accroissement des températures et des phénomènes de vagues de chaleur, pouvant conduire à une aggravation des impacts, ces résultats obtenus soulignent encore l’importance et l’urgence de mesures d’action permettant de renforcer l’adaptation aux canicules.

Advances in growth and macroeconomic stabilityBookMathematical Social Sciences, Raouf Boucekkine, Thomas Seegmuller et Alain Venditti (Eds.), 2021-07, Volume 112, Number Suppl C, 166 pages, Elsevier, 2021
Reçoit-on les mêmes soins partout en France ? La question de l’hétérogénéité des pratiques, de leur raison d’être et de leur contrôleBook chapterAlain Paraponaris et Bruno Ventelou, In: Le système de santé français aujourd'hui : enjeux et défis, T Barnay, A.-L. Samson et B. Ventelou (Eds.), 2021-07, pp. 157-176, EP Eska Publishing, 2021

La crise de la COVID-19 a souligné, parfois avec cruauté, certaines insuffisances du système de santé français. Elle a mis en lumière l’absence de stratégie globale de gestion du risque et la difficulté de prendre des décisions adaptées à un niveau infranational. Mais elle a aussi été porteur d’espoir en révélant une véritable capacité d’adaptation des professionnels de santé à l’hôpital et en ville et des industriels pharmaceutiques, accélérant les processus d’innovation thérapeutique et de coordination des acteurs.

Il semble, aujourd’hui plus que jamais, nécessaire qu’un ouvrage en économie de la santé puisse éclairer les débats qui traversent le système de santé. De nombreux défis sont à relever : le financement et la régulation des dépenses de santé, le manque de coordination entre médecine de ville et hôpital ; le déficit de prévention et l’invisibilité de la santé publique ; les inégalités sociales de santé et d’accès aux soins. Ces défis interrogent chacun des acteurs du système de santé (patients, offreurs de soins, industriels…).

A l’occasion de ses 30 ans, le Collège des Economistes de la santé propose un ouvrage collectif réunissant 30 contributeurs, et ambitionne d’analyser et de disséquer les principaux défis auxquels le système de santé fait face.

Labor Market Shocks and Youths’ Time Allocation in Egypt: Where Does Women’s Empowerment Come In?Journal articleMarion Dovis, Patricia Augier et Clémentine Sadania, Economic Development and Cultural Change, Volume 69, Issue 4, pp. 1501-1540, 2021

This paper investigates how large shocks on the Egyptian labor market following the 2011 uprising impacted youths’ time allocation. We estimate the effects of reported changes in the father’s working conditions on youths’ work participation and school enrollment in bivariate probit models, using the 2012 round of the Egypt Labor Market Panel Survey. Our contribution lies in exploring the association between mother’s empowerment and shock transmission. We find that reported positive changes reduce daughters’ participation in intensive domestic work but only when the mother has a high level of bargaining power. This suggests that a woman’s say in household decisions can affect the reallocation of resources following a change in the family income.

Le système de santé français aujourd'hui : enjeux et défisBookThomas Barnay, Anne-Laure Samson et Bruno Ventelou (Eds.), 2021-07, 370 pages, EP Eska Publishing, 2021

Il est courant d’entendre s’exprimer un sentiment de rejet face à l’intervention des économistes dans le système de santé. D’aucuns diront notamment que le secteur de la santé est un « secteur à part », qui n’est pas susceptible de régulation économique. Pendant la crise de la COVID-19, cette idée s’est traduite par l’opposition stérile entre la lutte contre l’épidémie et la défense de l’activité économique, présentées comme deux objectifs nécessairement rivaux. Le premier serait l’apanage des seuls médecins, désireux de réduire la mortalité par COVID-19, tout en préservant les capacités hospitalières, et de facto ardents défenseurs du confinement. Le second apparaitrait comme l’étendard des économistes qui ne verraient dans la sauvegarde du PIB que l’unique objectif d’une société développée et épanouie…
Pourtant la crise de la COVID-19 a souligné, parfois avec cruauté, certaines insuffisances du système de santé français. Elle a jeté la lumière sur l’absence de stratégie globale de gestion du risque sanitaire et la difficulté de prendre des décisions adaptées à un niveau infranational. Elle a enfin exacerbé la rigidité d’un système de soins centralisé, spécialiste de la prise en charge de malades chroniques à l’hôpital public.
Mais elle a aussi été porteur d’espoir en révélant une véritable capacité d’adaptation des professionnels de santé à l’hôpital et en ville et des industriels pharmaceutiques, accélérant les processus d’innovation thérapeutique et technologique, de coordination des acteurs et de production de vaccins à une échelle internationale.
Pour faire face à cette crise, dans les premiers mois de la crise sanitaire, une logique médicale à court terme s’est imposée, reléguant au second plan toute autre forme de critère de jugement. L’objectif unique affiché est d’une déconcertante simplicité : réduire la mortalité par COVID-19, « quoi qu’il en coûte ». L’objectif de santé n’aurait donc plus de limite, exonérant ainsi l’individu ou la société de tout arbitrage personnel ou collectif, au motif, tantôt d’une supposée gratuité, tantôt de l’absolue priorité. La pertinence même de l’apport des sciences humaines et sociales, en particulier de l’économie, serait alors réduite à peau de chagrin…
Au moment où se polarisent ces convictions et se figent ces croyances, il semble, aujourd’hui plus que jamais, nécessaire qu’un ouvrage en économie de la santé puisse éclairer les débats qui traversent le système de santé afin de promouvoir le recours plus systématique à l’évaluation médico-économique comme outil de régulation « fine » des dépenses de santé.
De nombreux défis sont à relever parmi lesquels : le financement et la régulation des dépenses de santé, l’accès aux soins primaires sur tout le territoire, le manque de coordination entre médecine de ville et hôpital, d’une part, et entre soins et médico-social, d’autre part ; le déficit de prévention et l’invisibilité de la santé publique ; les inégalités sociales de santé et d’accès aux soins ou encore la surconsommation de tabac et d’alcool. Ces défis interrogent chacun des acteurs du système de santé (patients, offreurs de soins, industriels…).
A l’occasion de ses 30 ans, le Collège des Economistes de la santé, la société savante française d’économie de la santé, propose un ouvrage collectif réunissant 30 contributeurs et ambitionne d’analyser et de disséquer les principaux défis auxquels le système de santé fait face à travers 15 chapitres. De façon dépassionnée, et sur la base d’une littérature académique nationale et internationale particulièrement étoffée, il tente également de proposer des pistes de recommandations pour améliorer le système.

Migration, remittances and accumulation of human capital with endogenous debt constraintsJournal articleNicolas Destrée, Karine Gente et Carine Nourry, Mathematical Social Sciences, Volume 112, Issue Suppl C, pp. 38-60, 2021

This paper studies the impact of migration and workers’ remittances on human capital and economic growth when young individuals face debt constraints to finance education. We consider an overlapping generations model à la de la Croix and Michel (2007). In this no-commitment setting, education is the engine of growth. Individuals may choose to default on their debt and be excluded from the asset market. We show that remittances tend to tighten the borrowing constraints for a given level of interest rate, but may enhance growth at the equilibrium. The model replicates both negative and positive impacts of migration and remittances on economic growth underlined by the empirical literature. We calibrate the model for 30 economies.

Les stratégies financières de criseJournal articlePierre Garello et Antoine Gentier, Gestion Finances Publiques, Volume 3, Issue 3, pp. 36-42, 2021

Une stratégie financière doit aboutir à la rencontre d’une offre avec une demande de fonds en spécifiant les conditions spécifiques de cet échange et on doit naturellement s’attendre à ce que les temps de crise voient émerger des stratégies spécifiques. Pour apprécier la pertinence de ces stratégies nous rappelons les principes du financement des activités économiques en soulignant l’importance de la qualité de l’information des décideurs. Dans un deuxième temps nous nous penchons sur le rôle que l’État peut jouer en matière de financement (sections 2 et 3). Afin de correctement comparer les différentes stratégies de financement il est essentiel de prendre en compte les bénéfices mais aussi les coûts – directs mais, plus important encore, indirects – de ces stratégies (section 4). La prise en compte de tous ces paramètres conduit au plus grand scepticisme à l’égard des stratégies qui ont eu les préférences de nombreux États depuis le début de la crise de 2020.

A theory of elite-biased democraciesJournal articleRaouf Boucekkine, Rodolphe Desbordes et Paolo Melindi-Ghidi, Mathematical Social Sciences, Volume 112, Issue Suppl C, pp. 159-166, 2021

Elite-biased democracies are those democracies in which former political incumbents and their allies coordinate to impose part of the autocratic institutional rules in the new political regime. We document that this type of democratic transition is much more prevalent than the emergence of pure (popular) democracies in which the majority decides the new institutional rules. We then develop a theoretical model explaining how an elite-biased democracy may arise in an initially autocratic country. To this end, we extend the benchmark political transition model of Acemoglu and Robinson (2005) along two essential directions. First, population is split into majority versus minority groups under the initial autocratic regime. Second, the minority is an insider as it benefits from a more favourable redistribution by the autocrat. We derive conditions under which elite-biased democracies emerge and characterise them, in particular with respect to pure democracies.

Violence against Rich Ethnic Minorities: A Theory of Instrumental ScapegoatingJournal articleYann Bramoullé et Pauline Morault, Economica, Volume 88, Issue 351, pp. 724-754, 2021

Historically and in many parts of the developing world, ethnic minorities have played a central role in the economy. Examples include Chinese throughout South-east Asia, Indians in East Africa, and Jews in medieval Europe. These rich minorities are often subject to popular violence and extortion, and are treated ambiguously by local politicians. We analyse the impact of the presence of a rich ethnic minority on violence and on interactions between a rent-seeking local elite and a poor majority. We find that the local elite can always make use of the rich minority to maintain its hold on power. When the threat of violence is high, the government may change its economic policies strategically to sacrifice the minority to popular resentment. We investigate the conditions under which such instrumental scapegoating emerges, and the forms it takes. We then introduce some social integration, capturing, for instance, mixed marriages and shared education. Social integration reduces violence and yields qualitative changes in economic policies. Overall, our results help to explain documented patterns of violence and segregation.