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Si la présence d’un enfant pénalise l’accès à l’emploi des jeunes mères, la monoparentalité n’aggrave pas leur capacité d’accès à un premier emploi. En revanche, être mère isolée retarde l’accès au CDI à temps complet des femmes les moins diplômées, et donc leur insertion durable, à l’inverse des plus diplômées.
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Le rapport entre positif et normatif est une question méthodologique et théorique centrale en économie. À ce titre, les débats de la littérature spécialisée réclament une synthèse précise, à défaut de la cartographie exhaustive qui paraît une gageure. Le présent ouvrage le reconnaît volontiers en montrant qu’il est pertinent de revenir sur ces enjeux et qu’il est opportun d’élaborer ou d’ouvrir certaines perspectives jusqu’ici peut-être moins explorées.
Le point de vue des coordinateurs de ce volume part du constat que l’étude du rapport entre positif et normatif reste précieuse pour la pensée et la philosophie économiques : l’enquête met en évidence des distinctions essentielles, entre normes, valeurs et faits, ou entre l’activité de description, la prescription et l’évaluation, et concernant des notions comme la causalité dans le champ épistémique, la justice et l’intérêt dans le champ éthique. S’ajoutent des leçons instructives pour penser le rapport entre positif et normatif en défendant la primauté de l’un (le positif, le plus souvent) ou de l’autre (le normatif, plus rarement), ou en les séparant. Force est de constater que les écoles de pensée les plus divergentes peuvent se rejoindre, voire s’accorder sur des positions inattendues. Favoriser le positif, voilà qui réunit des économistes d’écoles de pensée aussi influentes et diverses que les écoles marxiste, autrichienne ou de Chicago : celles-ci, et d’autres, trouvent leur place dans ce volume, ainsi que des approches méthodologiques variées (pragmatisme, bayésianisme, théorie des négociations).
S’il semble qu’un consensus valorisant les approches positives en économie y obère la recherche, à quoi est-il dû ? L’histoire de la pensée économique permet-elle de dégager quelques positions venant nuancer cette position ? Des perspectives philosophiques peuvent être adaptées à cet effet et l’importance des pratiques est également à relever, peut-être pour mieux valoriser les approches normatives en économie.Telles sont quelques-unes des approches traitées dans les onze contributions réunies dans cet ouvrage à partir d’un colloque tenu en décembre 2020.
In his Scope and Method of Economics (1890), John Neville Keynes applied a tripartite distinction to the tasks of economists, dividing these into descriptions, norms and prescriptions. Keynes’s book both recapitulated debates revolving around the goals and limits of Classical political economy and opened a path towards debates between contemporary economists (Marshall among others) and philosophers of economics. The Scope and Method was thus a landmark that both closed an era and opened the next epoch in the history of economic thought. The chapter discusses his stance with respect to historical economics and its role in Britain at the time the Historical school dominated economics in Germany and the German-language literature. These issues are relevant to the normative vs. positive debate since German historicists’ defence of an ‘ethical’ orientation of political economy led to major methodological debates. Lessons are to be drawn that go beyond the disputes of the time on the role of the normative and the positive in economics regarded as a science.
Ce texte tente de dresser un état des lieux entre les similitudes que présente l’analyse économique des communs d’Elinor Ostrom et la doctrine sociale de l’Eglise (DSE), telle qu’elle s’exprime dans le Compendium et dans les encycliques du Pape François. La destination universelle des biens, avec pour objectif la satisfaction des besoins de l’humanité, est un des principes de la DSE. La réponse économique passe par la production de biens et services privés ou publics. Ostrom enrichit ces réponses à la destination universelle des biens en développant une troisième possibilité, la production par la coopération pour les communs. Par ailleurs, les travaux d’Elinor Ostrom confirment deux principes de la DSE, la participation et la subsidiarité. L’histoire économique montre que la gestion pérenne des communs passe par la participation de tous les agents concernés, participation qui se manifeste dans les décisions collectives et dans le contrôle. Cette participation stimule la qualité et la circulation de l’information, une qualité de la société que souligne l’encyclique Fratelli Tutti. Quant à l’organisation polycentrique qu’Ostrom étudie dans la gestion des nappes d’eau souterraines en Californie au XXème siècle, c’est une mise en valeur du principe de subsidiarité. Cette confrontation fait néanmoins naître des questions, en particulier sur la solidarité qui repose sur le souci du bien commun pour la DSE. Pour Elinor Ostrom, la solidarité repose sur l’intérêt personnel ou du groupe sur la longue période. Ostrom reste dans la logique de la rationalité économique, une vision commune du bien de l’humanité n’est pas nécessaire pour qu’une solidarité se manifeste. Malgré les interrogations qu’elle soulève, la convergence entre l’approche positive des communs et l’approche normative de la DSE est remarquable dans l’histoire de la connaissance.
In this chapter, we revisit the origins and genesis of the french school of proximity and its evolution trough time, in order to better understand how and why the small group of researchers who were the driving force of this new way of thinking were quickly able to get a real legitimacy and effective recognition. First of all, it was clear that the role of space in economic dynamics was too often the subject of confusion and abusive assertions. Asking this question in terms of coordination made it possible to consider non-spatial factors in the analysis. The notion of proximity as a polysemic concept therefore opened the way to understanding how space matters or not, together with these other factors thus a renewed approach of questions related to space and territories. But, even starting from issues of economic nature, such an approach could not remain limited to its economic dimension, the questions of coordination involving social individuals, located in geographical space but also embedded in bundles of relationships and in institutions. Thus, it had to broaden very quickly to other disciplines in social sciences which largely contributed to consolidate the bases of what became a multidisciplinary approach and to develop theoretical as well as empirical tools.
Le rapport entre positif et normatif est une question méthodologique et théorique centrale en économie. À ce titre, les débats de la littérature spécialisée réclament une synthèse précise, à défaut de la cartographie exhaustive qui paraît une gageure. Le présent ouvrage le reconnaît volontiers en montrant qu’il est pertinent de revenir sur ces enjeux et qu’il est opportun d’élaborer ou d’ouvrir certaines perspectives jusqu’ici peut-être moins explorées.
Le point de vue des coordinateurs de ce volume part du constat que l’étude du rapport entre positif et normatif reste précieuse pour la pensée et la philosophie économiques : l’enquête met en évidence des distinctions essentielles, entre normes, valeurs et faits, ou entre l’activité de description, la prescription et l’évaluation, et concernant des notions comme la causalité dans le champ épistémique, la justice et l’intérêt dans le champ éthique. S’ajoutent des leçons instructives pour penser le rapport entre positif et normatif en défendant la primauté de l’un (le positif, le plus souvent) ou de l’autre (le normatif, plus rarement), ou en les séparant. Force est de constater que les écoles de pensée les plus divergentes peuvent se rejoindre, voire s’accorder sur des positions inattendues. Favoriser le positif, voilà qui réunit des économistes d’écoles de pensée aussi influentes et diverses que les écoles marxiste, autrichienne ou de Chicago : celles-ci, et d’autres, trouvent leur place dans ce volume, ainsi que des approches méthodologiques variées (pragmatisme, bayésianisme, théorie des négociations).
S’il semble qu’un consensus valorisant les approches positives en économie y obère la recherche, à quoi est-il dû ? L’histoire de la pensée économique permet-elle de dégager quelques positions venant nuancer cette position ? Des perspectives philosophiques peuvent être adaptées à cet effet et l’importance des pratiques est également à relever, peut-être pour mieux valoriser les approches normatives en économie.Telles sont quelques-unes des approches traitées dans les onze contributions réunies dans cet ouvrage à partir d’un colloque tenu en décembre 2020.